La thyroïde est une glande endocrine unique, situé à la base du cou et dont le rôle est la production d’hormones (T4l, T3l) intervenant dans la régulation de nombreuses fonctions du corps humain : cardio-vasculaire, digestive, neuro-musculaire, métabolisme énergétique,… 

Dysthyroïdie 

Le dysfonctionnement de cette production hormonale peut générer de multiples symptômes : 

  • accélération du rythme cardiaque-diarrhée – tremblements – nervosité – perte de poids – troubles du sommeil, en situation d’excès d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie)
  • fatigue – constipation – sensation de ralentissement physique et psychique – constipation – altération des cheveux et des ongles – prise de poids en situation de manque d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie)

 

Dystrophies thyroïdiennes

Des anomalies morphologiques de la thyroïde peuvent être apparaître au cours de l’évolution et de l’âge. 

On appelle Goitre l’augmentation du volume global de la thyroïde au dessus des limites habituelles de la normale (> 20ml pour l’homme et > 18ml pour la femme). 

La thyroïde peut également être le siège de proliférations anormales de cellules conduisant à la formation de petites tumeurs appelées nodules thyroïdiens. Ceux-ci sont le plus souvent bénins (95%) mais peuvent aussi être cancéreux et justifient la réalisation d’examens (échographie et éventuellement cytoponction) pour déterminer leur niveau de risque. 

Concernant les facteurs pouvant être responsables d’un dysfonctionnement ou de l’apparition de nodules dans la glande thyroïde, certains sont très connus et validés : l’âge, le sexe féminin, la génétique, la carence en iode, les irradiations externes. 

D’autres sont en cours d’étude : perturbateurs endocriniens, pollution.  

Traitement chirurgical 

La chirurgie thyroïdienne est aujourd’hui le dernier recours en échec du traitement médical et/ou radio-isotopique dans les hyperthyroïdies et en cas de nodule suspect de cancer après réalisation des examens échographistes et cytologiques. 

Traitements alternatifs 

Des alternatives à la chirurgie sont maintenant disponibles pour le traitement des nodules bénins volumineux et responsables d’une sensation de gêne cervicale. 

Les kystes purs peuvent être traités par alcoolisation à éthanol.

Les nodules solides peuvent être traités par thermo-ablation par radio-fréquence, laser ou ultra-sons à haute énergie.  

 

Evolution et traitements post-opératoires 

Après une chirurgie totale de la thyroïde (thyroïdectomie totale), il est nécessaire de remplacer la fonction thyroïdienne par un traitement par hormones thyroïdiennes de synthèse.

L’objectif du traitement est de couvrir les besoins naturels en hormones thyroïdiennes dans des conditions comparables a la fonction initiale de la thyroïde. Cet objectif est le plus souvent facilement atteint. Ceci est contrôlé par des prises de sang.

L’adaptation aux besoins de l’organisme n’est cependant pas aussi précise qu’avec la production hormonale naturelle (lorsque celle-ci était normale avant la chirurgie).  

Il peut par ailleurs être observé chez certains patients (une minorité) une instabilité de la fonction thyroïdienne malgré le traitement liée à plusieurs facteurs : 

– Irrégularités de prise du médicament

– Modalités de prise imparfaites : recommandé à jeun, avec de l’eau 

– Interactions médicamenteuses ou alimentaires : Anti-acides, supplémentations en Fer, Pamplemousse

– Forte sensibilité à l’imprégnation hormonale justifiant une adaptation plus fine du traitement

Il existe par ailleurs des risques à la chirurgie thyroïdienne bien que rares : souffrance des nerfs de la voix et chute du calcium. 

La décision chirurgicale doit donc être bien documentée. 

Il est nécessaire en post-opératoire après thyroïdectomie totale de remplacer la fonction thyroïdienne pour un traitement substitutif à base de LEVOTHYROXINE Sodique : 

LEVOTHYROX Merck ; L-THYROXIN Henning Sanofi ; THYROFIX Unipharma ; T-CAPS Génévrier

 

A la suite d’une ablation partielle (lobectomie ou lobo-isthmectomie), 50% des patients environ peuvent rester sans traitement de substitution avec une adaptation correcte de leur tissu thyroïdien restant. Il est, dans ces conditions uniquement nécessaire de surveiller la TSH sans traitement tous les 4 à 6 mois. 

L’autre moitié des patients, a une adaptation insuffisante et nécessite une aide par un traitement substitutif à demi-dose. L’adaptation de celui-ci reste cependant très simplifié avec une dose fixe ne justifiant pas de surveillance rapprochée dans le mesure où il reste du tissu thyroïdien fonctionnel capable de s’ajuster en fonction des besoins. 

Dépistage du cancer de la thyroïde

Le dépistage du cancer de la thyroïde se fait d’abord à la palpation du cou et à l’interrogatoire : sensations de gêne cervicale, de « grosseur », de gène pour avaler, de ganglions cervicaux, modification de la voix. D’autres découvertes sont fortuites sur un examen demandé pour un autre motif : Echo-doppler des carotides, scanner, PET-scan,…

Il est ensuite nécessaire de réaliser une échographie de la thyroïde. Celle-ci va préciser la présence où non de nodules thyroïdiens, leur localisation et leur catégorie selon la classification EU-TIRADS 2017. 

En fonction de ces éléments, une cytoponction sera pratiquée et permettra l’analyse des cellules du nodules puis l’établissement d’un pourcentage de risque de cancer allant de 0-3% pour la catégorie la plus faible (BETHESDA 2) a 94-96% pour la plus haute (BETHESDA 6). 

La chirurgie thyroïdienne est prise en charge par la sécurité sociale sans dépassement dans les hôpitaux publiques et avec un dépassement dans les cliniques privés. Celui-ci est le plus souvent couvert par les mutuelles. 

La prise en charge a 100% est réservée au traitement du cancer confirmé après l’opération.